J’entame aujourd’hui une série d’articles / témoignage sur mon burn-out avec trois ans de recul sur cette période. J’ai le sentiment qu’un cycle se termine, et je trouvais intéressant de me retourner sur le chemin parcouru depuis. Le regard que je pose sur les trois années qui viennent de s’écouler est, tour à tour, ému, fier, plein de compassion ou encore parfois un peu découragé de tout le chemin qu’il me reste à parcourir. J’ai eu envie de reprendre la plume pour vous embarquer avec moi dans cette traversée de trois années post burn-out où s’entremêlent souvenirs encore vivaces et prises de recul. En route !
Cet article fait partie d’une série où je témoigne de mon burn-out lorsque c’est arrivé, puis un an, deux ans et trois ans après.
Le retour au travail… et la rechute
Retomber dans les travers du burn-out
Janvier : je commence une troisième année post burn-out et pour la première fois je retourne travailler “pour de vrai”. Tout est nouveau pour moi quand je rejoins Talent & Impact. Etre entrepreneuse. Mener des missions de recrutement. Travailler avec deux personnes alors que je viens de grands groupes. Travailler sur des projets à impact. J’adore la nouveauté et me lance donc avec beaucoup d’enthousiasme dans cette aventure. Et ça ne manque pas : au bout de quelques semaines, je remarque des signes de fatigue inquiétants. Mon bébé de 4 mois ne dort pas bien la nuit, les journées de janvier sont froides et courtes. Professionnellement j’ai beaucoup à apprendre, je suis à fleur de peau mais je tiens bon, en me répétant que ça va passer. Je n’ai pas envie de la voir mais l’ombre du burn-out est encore tout juste derrière moi.
Et se relever grâce à une aide inattendue
Et ce qui m’empêche de trébucher vient d’un endroit totalement inattendu : de mes associées. Je découvre qu’avec elles ma surimplication n’est pas valorisée. Elles ne sont pas admiratives du sur-investissement que je mets dans nos projets professionnels au détriment de ma fatigue. Pire : elles sont mal à l’aise et me demandent de ralentir car je leur fais peur. Je suis si surprise de leur réaction que je pense à tout arrêter. Le recul me fera réaliser à quel point c’est un extraordinaire cadeau qu’elles m’ont fait là. Elles m’ont appris par l’expérience que tout le monde ne valorise pas le surinvestissement. Plus important encore, qu’on ne peut pas bien travailler si on le fait au détriment de sa propre santé et de son bien-être. Ce changement de prisme est un choc salvateur qui change totalement mon regard.
Je prends le temps de dormir, de prendre soin de moi, de prendre des décisions qui me font du bien. Par exemple ne pas travailler le mercredi pour me préserver un espace dans ma vie de jeune mère quitte à gagner moins d’argent prendre soin de mon corps et expérimenter l’équilibre dans la vraie vie (toujours plus casse-gueule que la théorie). Je capitalise enfin sur mes talents naturels (mises en relation, rencontres, découvertes) aux côtés de deux femmes extraordinaires. Mes journées consistent à découvrir des projets sociaux et environnementaux, des entrepreneurs ultra engagés d’une part, et de l’autre des candidats qui me livrent leur histoire de vie. Je transmets ce que j’ai appris : on ne garde de l’énergie sur le long terme que si nos activités nous en donnent. C’est ma petite contribution à un monde du travail plus équilibré. Aujourd’hui ça fait un an et malgré l’incertitude financière je crois pouvoir dire que je n’ai jamais été aussi épanouie professionnellement.
Et le coaching alors ?
Trois ans après mon burn-out, je pense que ce sujet a trouvé sa juste place dans ma vie. Je serai toujours heureuse d’offrir une oreille attentive et d’échanger avec ceux qui traversent cette épreuve, mais je ne deviendrai pas une spécialiste du burn-out. J’ai envie de garder le blog et le podcast en ligne, et ce même s’ils me coûtent de l’argent et ne m’en rapportent pas. Afin qu’ils continuent à leur mesure d’apporter une lueur de réconfort dans les nuits sans sommeil de ceux qui en ont besoin. Tel un phare dans la nuit noire, comme me l’a dit un poète parmi mes lecteurs ! Il n’y aura plus en revanche d’activité sur Instagram, et je n’utiliserai pas les e-mails de ceux qui ont téléchargé mon guide sur le burn-out.
Je suis convaincue que le coaching est un outil merveilleux pour se mettre en action et avancer vers son avenir, mais qu’il n’est pas approprié quand on est en plein burn-out. Consciente que tous les coachs ne partagent pas cette vision, moi en tout cas je ne veux pas m’associer à cela. Je vais commencer mes premiers coachings auprès d’entrepreneurs à impact en bénévolat pour le moment, et cela me remplit de joie. Je nourris aussi le rêve de proposer une offre de coaching à des personnes en transition professionnelle. Mon métier actuel me permet d’enrichir ce projet dans ma tête, et qui sait, peut-être qu’il verra bientôt le jour ?
La suite de l’histoire…
Je continue en attendant à bâtir mon terrain de jeu, à explorer et à encourager les autres à faire de même. Tout en me rappelant qu’on ne sait rien de ce que la vie nous réserve. Et que c’est précisément ce qui en fait le sel ! Entre recrutement, coaching, et écriture, je dessine un chemin dont j’essaye de chérir chaque pierre. Si vous voulez qu’on reste en lien, vous pouvez me laisser votre email ici. Qui sait si un jour, mon amour des mots donnera naissance à une lettre régulière ? En attendant, prenez grand soin de vous.
A bientôt !
Laura
Quelle similitude avec mon histoire.
2020 burn out. 2022 reconversion avec formation professionnelle. 2023, je réfléchis à me lancer dans l’entrepreneuriat sur un domaine qui a du sens pour moi.
Mais le trou n’est pas loin. Je sais juste le reconnaître et m’en éloigner suffisamment tôt. Il reste tant de travail. Merci pour ce témoignage qui nous fait nous sentir moins seuls, plus normaux… Il y en a si peu sur l’après, avec ces rebonds chargés de doutes…
Belle continuation à vous